Depuis plusieurs années, certain·es des travailleur·ses de terrain issu·es de nos associations-membres, nous interpellent quant à leurs difficultés à surmonter des situations stressantes, dans leur cadre professionnel. Ce stress peut parfois avoir des conséquences néfastes sur la santé des travailleur·euses et plus largement, sur leur cadre de vie.
En effet, une anxiété trop importante a des effets dévastateurs sur le corps : maux de tête, perte d’appétit, sautes d’humeur, douleurs musculaires, hypertension, etc. Notre capacité de jugement peut même en être altérée. Dans le cadre de ses formations dites « transversales », destinées aux membres de la FéBUL mais également à toute personne intéressée par le sujet, il nous semblait intéressant de prendre un moment pour se « poser », prendre un peu de recul dans son travail et se poser les questions suivantes : quels sont les vecteurs de stress dans mon activité professionnelle et qu’est-ce qui « m’empêche » d’exercer au mieux mon travail ?
De ce fait, nous sommes rentré·es en contact avec Aicha Dehaese, psychologue spécialisée dans la gestion du stress. Forte d’une expérience en formation et en coaching depuis de nombreuses années, elle a accepté avec enthousiasme de venir à la FéBUL pour partager son expertise.
Aïcha a introduit cette journée avec une question fondamentale : Qu’est-ce que le stress ?
Il s’agit d’une réaction du cerveau, héritée de nos ancêtres préhistoriques, nous permettant de répondre à un danger. En cas de danger, le cerveau envoie des signaux au corps nous permettant de faire face à la menace : fuir, courir vite, se défendre, etc. Du temps où les êtres humains vivaient dans la nature, les dangers ne manquaient pas : attaques en tous genres, animaux prédateurs, nature hostile. Malheureusement, ce système bien pratique dans de nombreuses situations peut parfois s’avérer contre-productif : en effet, le cerveau primitif ne distingue pas ce qui est réellement dangereux de ce qui ne l’est pas ! Nous devons apprendre à contrôler un maximum ce cerveau reptilien. C’est donc là qu’intervient la gestion du stress.
Quels sont les outils à notre disposition ?
Ils sont nombreux, certains connus de toutes et tous (sport, relaxation, marche), mais d’autres nécessitent un petit apprentissage technique. Si nous ne listerons pas l’ensemble des outils concrets abordés au cours de cette journée, en voici néanmoins deux qui s’avèrent relativement simples à utiliser : la grille Ardoino ainsi que la grille K.I.S.S.
La grille Ardoino (illustration 1) vise à repérer au sein de chaque situation de stress ou de conflit lequel ou lesquels des 5 niveaux d’intelligibilité suivants (individuel, interpersonnel, groupal, organisationnel et institutionnel) sont prépondérants afin de trouver des solutions adaptées, certaines stratégies de résolution de conflit étant adaptées pour certains niveaux mais inefficaces à d’autres. Quant à la grille K.I.S.S. (illustration 2), elle permet simplement de déterminer ce que l’on veut ou doit, dans une situation professionnelle particulière ou à un niveau plus général, conserver (Keep), améliorer (Improve), commencer (Start) ou arrêter (Stop).
À la fin de la journée, les participant·es ont pu mieux cerner ce qui était vecteur de stress en analysant les causes et les conséquences de cet état de malaise sur notre santé mentale et physique. L’idée étant de pouvoir anticiper ce qui était vecteur de stress pour mieux le « combattre ».
Nous ne manquerons pas de réorganiser cette formation l’année prochaine, à la demande des travailleur·euses. Afin de rester informé·es, n’hésitez pas à consulter régulièrement l’agenda de nos formations.