A travers son Agence Occupations Temporaires (AOT), la FéBUL ne cesse d’œuvrer pour l’occupation des bâtiments vides en région bruxelloise afin de reloger des personnes en situation précaire.
Comme mentionné dans notre manifeste 2024, plus de 26.000 logements vides étaient recensés en 2021. Même si aucun outil ne nous permette, aujourd’hui, de donner un chiffre exact, il est clair que la vacance immobilière en région bruxelloise demeure un phénomène alarmant et inacceptable. Le nombre de personnes en situation de sans-abrisme ou de mal-logement ne cesse d’augmenter, la lutte contre le vide demeure une priorité du secteur du logement.
L’occupation temporaire à finalité sociale, est un outil qui met à disposition des logements en attente de rénovation à un public précarisé et fragilisé.
Alors que les projets pilotes de l’Occupation Temporaire en 2008 nécessitaient un certain travail de lobbying, aujourd’hui ce n’est plus le cas. « Je ne cherche aucun lieu ; ils viennent à nous. Cela, grâce au réseau de la FéBUL nous explique Véronique Gérard, la directrice adjointe de la FéBUL et coordinatrice de l’AOT. En 2023, l’Agence a aidé plus de grâce à son équipe de six [1]personnes sur le terrain.
Une nouvelle convention d’occupation a été signée en mai 2024 avec le Foyer Schaerbeekois pour deux petits immeubles. Sur les 14 appartements disponibles, dix ont été sélectionnés pour de l’occupation temporaire (8 d’une chambre et 2 de trois chambres). Il arrive, en effet, que l’AOT doive refuser des appartements qui nécessitent trop de travaux compte-tenu de la durée limitée d’occupation. L’aspect financier entre en jeu mais surtout celui de la rapidité. « Au plus vite nous signons une convention et intervenons rapidement, au mieux nous évitons les risques de squats et de dégradations ». Un premier locataire a pu entrer fin septembre dans le premier appartement d’une chambre, remis en état par l’équipe technique de la FéBUL.
Véronique Gérard nous rappelle le contraste entre le terme « temporaire » et la réalité de certaines occupations. « En règle générale, c’est entre trois et quatre ans sur un site, ça peut parfois durer plus longtemps ». Une occupation est temporaire dans le sens qu’elle ne peut jamais devenir définitive mais également précaire dans le sens qu’elle peut s’arrêter à tout moment. « Je n’aime pas parler de crise du logement ! Une crise n’est pas sensée durer dans le temps. Ça fait vingt ans. C’est une maladie chronique ! », conclut Véronique. Cependant, les associations du secteur du logement évoquent une “crise” structurelle pour pointer son aspect récurrent et insoluble jusqu’à présent.
Les actions de l’AOT sont un outil pour lutter contre le vide et proposer des logements de qualité correcte à des personnes dans le besoin. Cet outil fonctionne, mais fait office de pansement. En aucun cas il ne peut se substituer à une réelle action des pouvoirs publics, plus que nécessaire.
« Ce travail se doit d’être reconnu à sa juste valeur et stabilisé » (Manifeste 2024, FéBUL).
[1] Cette équipe se compose de 4 techniciens et 2 gestionnaires de projets.