Depuis juillet 2024, La FéBUL a repris sa casquette d’accompagnatrice des Conseils Consultatifs des Locataires (CoCoLo).
Ce dispositif, créé en 2004 par la Région et son ministre du Logement de l’époque, permet aux locataires du logement social d’élire des délégué·es pour les représenter et faire remonter leurs demandes et besoins collectifs auprès de leur société de logement.
Une première « phase de diagnostic » s’est étendue entre juillet et octobre. Cette dernière a permis de sonder les réels besoins et demandes des différents CoColo et SISP en matière d’information, de formation, de communication et d’accompagnement ; les quatre pôles de la mission de la FéBUL. Ceux-ci, conformément au Cahier des Charges s’articulent à travers les garanties suivantes : une mise à disposition de formations méthodologiques, la transmission d’informations fiables et actualisées sur le logement social, un accompagnement au plus proche de leurs réalités de terrain, une évaluation permanente de nos démarches et des temps d’évaluation à mi-parcours et en fin de mission.
« C’est la première fois que la SLRB prévoit une phase de diagnostic dans la mission, et c’est indispensable. Il faut prendre le temps de rencontrer les CoCoLo et les référent·es au sein des SISP. Il arrive que la vision et les missions définies par la Région (SLRB et Gouvernement RBC) ne soient pas toujours en adéquation avec ce qu’il se passe sur le terrain. C’est à nous de faire remonter ça ! », nous explique Mory Camara, la personne référente dans le cadre de la mission d’accompagnement de la FéBUL.
A l’issue de cette première phase, un rapport intermédiaire a été rédigé et présenté à la SLRB. Celui-ci présente un nouveau programme complet et adéquat aux besoins et attentes des groupes, tout en portant une attention à la réalisation des missions attendues. Cinq séances de formations méthodologiques et trois séances d’informations seront proposées de janvier à décembre 2025.
« D’avoir accompagné ce dispositif depuis 2017, je vois des CoColo qui évoluent, des choses qui changent et des projets qui se mettent en place. Notre rôle c’est de visibiliser ça et de faire améliorer le processus, même si ce n’est pas simple », nous livre Barbara Liebshardt, la chargée de plaidoyer et de mobilisation de la FéBUL, en soutien à l’accompagnement CoCoLo 2024-2025. Selon elle, le dispositif a réellement sa place et sa raison d’être, mais il faut le revisiter.
En effet, des dysfonctionnements nuisent au bon fonctionnement de ce dernier. Que ce soit le manque de moyens alloués, la difficulté de mise à disposition d’un local ou encore les exigences administratives; ils apparaissent comme de réels freins. « Les CoCoLo sont des bénévoles, pas des travailleur·euses ! Ce sont des locataires au même titre que les autres locataires qu’ils représentent, avec la même réalité sociale. Le dispositif demande beaucoup de rigueur et une disponibilité équivalente à un travail à plein temps », pointe du doigt Barbara.
La fusion des sociétés de logement en 2013 a fortement complexifié les missions des CoCoLo. Ils doivent parfois couvrir plusieurs sites avec des réalités complétement différentes et s’aligner sur un cahier des charges en commun. Pour Mory et Barbara, « il serait intéressant de repenser, au niveau régional, le CoCoLo en termes de sites et non de SISP. Ceci, pour l’ancrer davantage de manière territoriale au sein des quartiers et se placer, ainsi, au plus près des réalités et de la vie quotidienne des personnes ».
La multiplicité des acteurs qui gravitent autour des CoCoLo demeure également une complexité à prendre en compte : « Il y a trois interlocuteurs : la SLRB, la SISP et l’accompagnateur. C’est riche mais confusant. Ça pose un réel souci en termes de clarification des rôles », nous explique Barbara.
A travers ce problème, elle remet, cependant, en exergue l’un des rôles essentiels en tant qu’accompagnateur du dispositif : être présent pour tous les acteurs. « Premièrement, les CoCoLos ne peuvent fonctionner sans une bonne relation avec leur SISP. Deuxièmement, la SLRB doit, elle aussi, être bien guidée dans la compréhension du travail social et du terrain, pour pouvoir faire évoluer au mieux le dispositif ».
« Être sur le terrain, c’est être au plus proche de la réalité. Ce qui me motive dans mon travail, c’est d’être constamment confronté au questionnement et à la réflexion. Ce n’est que comme ça qu’on peut proposer de réelles pistes de solutions », conclue Mory.
C’est parti pour un nouveau chapitre CoColo-FéBUL !